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L'amour en cage
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Manoeuvre
EXHIBITIONS

Michel Gérard

FROM 08.02.1995 TILL 05.03.1986
WITH: Michel Gérard

Michel Gérard

Michel Gerard élabore ses formes en développant des aspects particuliers à l’acter, aux outils et aux machines industrielles qu’il utilise en artisan.
Son travail nous révèle des aspects inhabituels de l’acier, tout comme la foudre claquant sur l’arbre nous révèle un nouvel aspect du bol par les découpes hérissées de mille et une aguilles géantes et acérées qu’elle produit.
Michel Gerard dessine d’abord des spirales, des vrilles et autres formes courbes. Ne tente pas d’amener le métal à se piler à ces modèles déterminés comme le ferait le fabricant d’un objet industriel. Il considère ces dessins comme des directions de travail, des formes vers lesquelles il va tenter d’amener les lourdes masses de métal réactif porté au rouge. La forme précise de telle courbe signalée sur le dessin sera déterminée par la réaction du métal au moment de sa réalisation.
Les sculptures obtenues paraissent étranges car elles témoignent.
D’actions incompréhensibles, lorsque nous cherchons à les ramener à nos connaissances habituelles. Ces actions nous semblent invraisemblables face à la formidable résistance du métal : certaines traces font nettement penser à des coups de hache et alors que c’est manifestement impossible, connaissant la résistance de l’acier, nous refusons cette évidence, habitués que nous sommes à assimiler ce type de tracés à des coups de hache.
Ces sculptures stimulent ainsi notre regard et excitent notre imagination, tout comme des souches d’arbres tordues nous surprennent par leurs torsions qui apparaissent si insolites par rapport à ce que nous connaissons des réactions du bois (par l’apparence généralement droite du tronc et des branches).
La présence des dessins accentue ce vertige auquel est confrontée notre perception. Constitués de simples traits, ils nous permettent d’associer les formes aux matières familières qui leur correspondent (les traces qui font penser à des coups de hache nous font voir la forme comme étant en bois.). Ils sont lisibles comme des formes et des matières végétales et minérales que nous connaissons bien (épluchures végétales, légumes ou fruits coupés, bois tordus jusqu’à la déchirure, bois meurtris à la hache.).
Chaque dessin voisinant avec la sculpture dont il est le projet, nous nous promenons d’une interprétation incomplète à une autre en croyant atteindre une interprétation fixe, qui se dérobe en se révélant incomplète.
Nous éprouvons ce vertige mental que déclenchent nos perceptions confrontées à des apparentes impossibilités logiques. Michel Gérard fait s’entrechoquer les grilles d’analyses que nous plaquons sur l’objet et nous fait ainsi goûter au plaisir du vertige perceptif.

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