Carla Adra est une artiste franco canadienne née en 1993 à Toronto.
La performance est l’un des médiums que Carla Adra emploie pour réinventer notre relation au monde et aux autres. A partir de recherches sur la psychologie, et en particulier la psychanalyse et les pédagogies alternatives, elle crée des espace-temps particuliers permettant des rencontres intimistes.
Son projet s’articule autour du discours et sur les limites socio-culturelles l’entourant dans l’espace public comme dans l’espace intime. Elle propose d’abolir les conventions pour légitimer la parole et l’écoute et parvenir à un véritable dialogue entre les individus, même les plus marginalisés. L’identité, qui est aussi mouvante que complexe de par les contextes et les vécus, se retrouve à composer avec son art dans une symbiose touchante. Carla Adra nourrit son oeuvre de discours, mais apporte tout autant dans une expérience humaine et sensible.
Son travail a été récompensé par le Prix Prisme en 2017 et montré à la 15è Biennale de Lyon, au FRAC Champagne-Ardenne (Reims), à la fondation d’Entreprise Ricard (Paris) et plus récemment au Royal Theater Carré (Amsterdam) en collaboration avec le Marina Abramovic Institut et au Palais de Tokyo.
La performance
Aire, 2017
5 performeurs·ses, 15 min
A l’origine de Aire, une marche méditative pratiquée par Carla Adra dans un temple bouddhiste.
Les cinq joueur·ses de parquet réveillent le sol en le faisant chanter. Les grincements, signes d’usures et de détériorations, sont transformés en différentes notes de musique, jouées par les mouvements corporels des performeur·ses. Tels des percussionnistes, iels sont comme des musiciens où l’instrument joué est le sol qu’ils ont en commun. L’oreille collée contre le sol, iels sont en position d’écoute. Debout, les pieds ancrés et animés, iels se parlent, s’expriment les un·es avec les autres. L’espace intérieur de l’architecture en est la caisse de résonance de ce nouvel instrument. Tout comme les 10 sculptures Lettres sans retour qui sont dissimulées dans le parquet, les performeurs·ses entrent en conversation à travers le sol de l’espace. À la limite de la sculpture, cette performance s’inspire du mouvement minimaliste américain des années 60/70 et notamment à l’œuvre de Carl Andre ou encore de Robert Morris, The sound of the bow of its own making (1961).
Cette pratique a été développée par Carla Adra pendant sa scolarité à l’ESAD de Reims, au sein d’un atelier hebdomadaire qu’elle menait à l’adresse des autres étudiants en art et design, dans le but de transmettre la performance, de créer un climat de confiance, d’écoute et de parole entre étudiants, pour aller à l’encontre d’un l’individualisme croissant et de l’ambiance compétitive stagnante.
Eté culturel 2023 – Jeunes ESTivants, un dispositif de la DRAC Grand Est coordonné par Scènes & Territoires
Le court-métrage « C’est à l’Est que le soleil se lève » sur les résidences Jeunes ESTivants de Été culturel 2023 dans le Grand Est
https://www.culture.gouv.fr/Regions/DRAC-Grand-Est/actu/an/2024/Court-metrage-C-est-a-l-Est
Performance Aire : 5 mai 27 mai 3 juin 22 juillet 5 aout 12 août
Conférence de Carla Adra : 20 juin
Visite et atelier autour de la performance : collège Saint Bernard (classe de 4ème) : 20 juin