Le travail de Lucy Orta allie architecture et théâtre de rue, dessin de mode et conscience sociale, poésie et activisme. A commencer par Vêtement Refuge, conçu en réponse aux images des réfugiés Kurdes pendant l’invasion américaine en Irak, Orta construit depuis 1992, des sculptures, des prototypes de solutions aux urgences urbaines et catastrophes naturelles.
des prisons, des repas populaires, des matsons accuel, des ulverstes ce des des es, Siri
travail vise à attirer l’attention sur les questions sociales qui ne suscitent qu’un intérêt limité de la part des média. Et surtout à élaborer à travers des contacts proches et suivis avec des petites communautés souvent marginalisées, une étique d’attention et de développement à travers l’examen méthodique du corps, de l’habit, de l’architecture et de l’environnement.
Les modèles d’Orta sont d’étranges anthropomorphies : l’urbaniste français Paul Virilio parle de « personnages ». Il écrit: « Quand je vois ses personnages que sont pour moi ses vêtements, je pense à Jérôme Bosch. Quand le peintre montre l’Enfer, il ne montre pas des horreurs et des gens qui se massacrent, mais des personnages qui sont dans de drôles de situations, qui habitent des fruits, qui sont recouverts d’un citron… C’est une mise en situation de corps liés à des niches, solitaires… La rue aujourd’hui, pour ceux dont parle Lucy Orta, c’est l’Enfer. » Des essais avec l’architecture mobile et des discussions avec des personnes sans abri à Paris ont amené Orta à comprendre qu’un toit n’est qu’une solution partielle pour ceux qui vivent dans des camps de réfugiés, des églises ou des centres de réhabilitation. La dépossession qui refuse à une personne le droit à une maison lui refuse en même temps le droit de participer à la vie de la communauté environnante, le sens d’appartenir à un groupe et à une identité culturelle. Ces réflexions poussent Orta à organiser une première série d’Ateliers de Transformation sur l’identité et aboutiront avec les Vêtements Collectifs. Le premier atelier à l’Armée du Salut l’amène à celui de New York. Elle continue à questionner l’isolement et développe d’autres ateliers avec les détenus de la prison de Metz, avec les enfants d’une maison d’accueil Arc en Ciel et plus récemment avec des femmes sans ressources d’un foyer de Johannesburg. En partant de leurs histoires personnelles et de dessins, des séries de cartes postales, de vêtements et d’architectures prennent forme. L’accent est mis autant sur la collaboration au sein du groupe que sur l’énonciation des préférences personnelles
Ouverture de l’exposition du 25 novembre 1998 au 16 janvier 1999.