Le dépôt des sculptures possibles
Appelons cela des sculptures. Elles explorent un lieu intermédiaire fait d’objets (emballage, rouleau, rideau, etc.), de matériaux (carton, plaque de métal, tissu, etc.), de qualités mécaniques (rigidité, souplesse, affaissement), de qualités picturales (couleur, laque, dorures), de processus potentiels (déroulement, maintien en appui ou en équilibre, suspension, étalement), de situations (lumière, disposition, dispersion des éléments). La sculpture se tient dans cet espace intermédiaire, et l’oeil est invité à le parcourir. Les éléments dispersés sont mis là, comme abandonnés, et l’installation tout entière se présente comme un dispositif anti-autoritaire misant sur la distraction plutôt que sur la focalisation. L’ordinaire de la sculpture. Une sorte de dépôt de possibilités sculptées, entre la situation trouvée et la situation construite.
Christian Besson