D’abord présentée à la Villa du Parc puis à la Biennale d’art contemporain à Lyon, il y a trois ans, l’artiste réactive à Passages, dans une nouvelle étape, le projet Bouilleur de Savon sous une nouvelle forme. Pour Troyes, il s’agit d’entamer le recyclage de cette flaque de trois tonnes au profit de la production d’une série de sculpture et une édition de savon d’artiste. Ce projet participatif invite 28 artistes et associations à fournir des illustrations afin de produire des tampons. Nous retrouvons : Anita Molinero, Antoine Grulier, Antwan Horfee,
Bruno Peinado, Cecile Pancafe, Ceel Mogami de Haas, cONcErn, Daniel Otero Torres, Fabienne Radi, Florent Meng, François Durif, Gaëlle Choisne, Haydée Marin Lopez & Camille Besson, John Fou, Jules Dumoulin, Le Centre d’art contemporain / Passages, Lyla Marson, Mario Picardo, Mathieu Mercier, Nina Childress, Pablo Tomek, Pauline d’Andigné, Renaud Loda, Romain Sarrot, Samy San, SKKI©, Thomas Koening et Alice Guittard, la Villa du Parc avec un design d’Ismaël Abdallah et Constance Jacob.
Dans la grande salle, des sculptures au sol et des peintures se confrontent au sein de l’espace d’exposition. La particularité de cette proposition réside dans l’invisible : tout est suggéré, la matérialité sculpturale des peintures révèle l’extraction qu’à subit la peinture qui traverse la toile de jute et prends relief à travers cette trame.
Le procédé est similaire à celui du savon, fluctuant au départ, composé de soude et d’huile, la machine nommée extrudeuse le remodèle. Les matériaux s’extirpent ainsi pour dessiner une nouvelle forme.
La machinerie et le geste donnent corps à l’informe. La porosité des médiums et des techniques que fait intervenir Nicolas Momein, lui permettent, paradoxalement, à travers un processus industriel de traiter la peinture comme la sculpture.